27 mars 2008
Un Arrière-Goût de Pavé dans la Gueule
Je ne suis qu'un homme ordinaire
On est des milliards comme ça sur Terre
Attendant une guerre, une dictature
Pour révéler au monde notre pourriture
Je ne suis qu'un homme ordinaire
Rien qu'un salop exemplaire
Ma lâcheté et mon indifférence
Font de moi un bourreau en puissance
Voici le refrain d'une chanson que je me passe en boucle en ce moment. Elle m'intrigue et me gène, et c'est ce qui fait son charme: j'ai vraiment trop l'impression de me reconnaître dans ces paroles.
Il parait que le vent est un facteur de maladie mentale. Lundi soir, il y avait du vent, j'arrivais pas à dormir, pensant à trop de choses. Alors j'ai pris mon bloc-notes, et j'ai couché tout ce à quoi je pensais sur quatres pages.
A une heure du matin, je me suis retrouvé courant sur l'avenue Alsace Lorraine pour poster tout ça à mon ex, sachant que le lendemain, trop lucide dans la lumière du jour, j'en aurai pas eu le courage.
Il parait que la pluie est un facteur de dépression. Trois jours plus tard, il pleuvait, et toujours pas de nouvelles de la fameuse lettre. J'étais nerveux. Trop nerveux. Tellement, que j'avais envie de me remettre à fumer alors que j'en avais plus eu envie depuis des semaine, que j'avais envie de me ronger les ongles jusqu'au sang, de regarder Plus Belle La Vie pendant des heures...
Alors, pour la deuxième fois de la semaine, j'ai pris mon courage à deux mains, et je l'ai appelé.
Je sais pas comment j'imaginais que ca se passerai, mais pas comme ça. Je savais plus quoi dire, j'étais juste tétanisé par la honte avec mon téléphone à la main, accroché à lui comme je m'étais accroché à un stupide espoir pendant trois jours, ma fréquence cardiaque aussi élevé que quand mon prof d'anatomie me demande devant tout l'amphi le nom de LA veine dont personne ne retient le nom.
Après être passé sous un rouleau compresseur de reproches, auxquelles je répondais par de pitoyables "je suis désolé", j'ai eu droit à mon temps de parole.
"Qu'est-ce que tu voulais me dire?"
A l'humiliation, j'ai choisi la lâcheté. J'ai dit que j'avais rien de spécial à lui dire. Même pas qu'il me manque, même pas que j'ai envie de regarder Boulevard de la Mort dans son lit en mangeant du pop-corn au micro-ondes, même pas qu'il était le seul garçon à me faire rire autant, et j'en passe...
J'ai juste rien dit, parce que ce ne sont pas 4 pages de platitudes qui vont faire que, d'un coup d'un seul, je n'ai jamais été atroce avec lui.
Paradoxalement, ma lâcheté aura été la réaction la plus mûre que je pouvais adopter. Il faut que je voie la vérité en face, j'ai merdé à 100%, et ce ne sont pas de belles paroles qui vont me ramener quoi que ce soit. En même temps, en ai-je vraiment envie? Qu'est-ce qui a changé depuis cet automne? Rien que je sache. Je vis juste dans la douce illusion que j'aurai pu faire mieux, en me basant sur de bons souvenirs. Mais est-ce que je ferai mieu? Je regrette beaucoup de choses que j'ai faites, mais est-ce que je suis désolé?
Apres tout je pense seulement que je me cherche des raisons pour ne pas aller de l'avant, freiné par la peur de l'inconnu, et surtout la flemme de tout recommencer, alors qu'il parait si facile de recoller les morceaux.
Mais voila, quand on se met de la Super Glue sur les doigts, quitte à s'arracher la peau, on reste jamais collé longtemps.
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